Ceci est l’analyse de Mamadou BARRY,
Doctorant en Sciences de Gestion et Analyste financier sur l’organisation du Festival Panafricain du Cinéma et de la Télévision de Ouagadougou (FESPACO).

La samedi 04/03/2023 a marqué la fin de la 28ème édition du Festival Panafricain du Cinéma et de la Télévision de Ouagadougou (FESPACO). Si nombre de cinéphiles burkinabè s’attendait au couronnement du film SIRA de la réalisatrice Apolline TRAORE, le jury a décidé de primer le film « ASHKAL » du tunisien Youssef CHEBBI. Au-delà de la polémique née de cette attribution (polémique non liée à la qualité de l’œuvre primée), nous avons retenu qu’il s’agit d’un pari organisationnel réussi. Cependant, le fait que l’étalon d’or échappe au pays depuis plus de 20 ans nous interpelle sur le rôle joué par ce festival dans le développement de la production cinématographique dans le pays.

En effet ce festival existe depuis 1969 et fut l’un des premiers du genre en Afrique mais son développement n’a pas été suivi par l’adoption d’une vraie politique de développement du cinéma burkinabè. A ce jour l’industrie cinématographique burkinabè est toujours embryonnaire, les financements dans le secteur sont rares, la qualité des films assez peu évolutive. Tous ces éléments ont contribué à faire quasiment stagner le secteur et nous nous sommes faits dépassés par plusieurs autres pays africains dans le domaine du cinéma. Il est donc impérieux après cette 28ème édition qu’une réflexion soit menée autour du développement de l’industrie cinématographique du pays incluant la question de structuration, de formation des acteurs, les sources de financements et la création de débouchés pour les films à produire. Cela nous paraît indispensable au risque de voir notre FESPACO perdre au fil des ans son prestige car d’autres festivals sont créés et font leur bonhomme de chemin sur le continent.

L’industrie du cinéma si elle est bien développée permettra non seulement de créer des milliers d’emplois, mais également de créer de la richesse, des revenus. A titre d’exemple HOLLYWOOD aux USA a généré en 2018 près de 100 milliards USD de revenus, BOLLYWOOD en Inde génère annuellement environ 3 milliards USD soit plus de 200 milliards FCFA. Plus près de nous, NOLLYWOOD génère actuellement plus de 2 milliards USD de revenus soit plus de 100 milliards FCFA. Ces chiffres prouvent qu’il y a de la matière dans le cinéma et qu’il suffit de mener la bonne réflexion et d’y investir convenablement pour produire des résultats spectaculaires. Alors à quand notre FASOWOOD ?

Mamadou BARRY
Doctorant en Sciences de Gestion
Analyste financier

By Ib_Z

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