À Ouagadougou, les accidents de la circulation représentent la première cause de prise en charge en traumatologie-orthopédie au Centre hospitalier universitaire Yalgado Ouédraogo (CHU-YO). En 2024, l’établissement a reçu 12 980 blessés, majoritairement des traumatismes des membres et des traumatismes crâniens, avec 176 décès enregistrés.
Le professeur Mamoudou Sawadogo alerte : « malheureusement à Ouagadougou non seulement les cas d’accidents sont en augmentation mais leur gravité également ». Il identifie deux facteurs majeurs : l’incivisme routier dans un contexte de trafic densifié, et la prolifération d’engins puissants – « il y en a trop » – qui remplacent les anciennes petites cylindrées.
Son verdict est clair : pour réduire la morbidité, « il faut diminuer le nombre d’engins à deux roues » et développer le transport en commun.
« Moi je suis prêt à laisser mon véhicule pour prendre les bus si … »
« … s’il y a plus de fluidité et de fréquence des bus », affirme ce spécialiste.
Le bus : un choix stratégique
Le recours accru aux autobus constitue une réponse cohérente aux recommandations du Pr Sawadogo. En utilisant le bus plutôt que le véhicule individuel ou la moto, on agit sur plusieurs leviers :
- Limitation du nombre de véhicules en circulation
- Réduction du trafic, des embouteillages, du stress et de l’insécurité.
- Diminution des deux-roues vulnérables, source majeure de traumatismes.
- Transfert des usagers vers un mode collectif, encadré, sécurisé.
Offre de transport : l’État agit
Le gouvernement burkinabè s’est engagé à améliorer l’offre de transport collectif urbain. Ainsi, la Société de Transport en Commun de Ouagadougou (SOTRACO) a réceptionné 155 nouveaux bus le 11 août 2025, dans le cadre d’un plan d’acquisition de 500 véhicules pour renforcer la mobilité des élèves, étudiants et de l’ensemble des citoyens.
Ces bus sont destinés à désengorger les axes urbains, améliorer la fréquence, la couverture et la qualité du service de transport en commun.
Vers une ville plus sûre
Assurer une meilleure fluidité des bus, c’est créer un cercle vertueux : plus de bus fiables → moins de voitures/motos individuelles → moins d’accidents graves. Le Pr Sawadogo complète son propos en recommandant l’optimisation des secours : « quand survient un accident, chaque seconde compte », il plaide pour un système de régulation permettant aux sapeurs-pompiers de savoir vers quelle structure hospitalière orienter rapidement les blessés.
En appel aux usagers
L’invitation est lancée à tous :
Adoptez le transport public comme choix de déplacement préféré.
Privilégiez le bus là où l’offre existe, contribuant à votre sécurité et à celle des autres.
Encouragez les autorités à poursuivre l’amélioration du service SOTRACO : fréquence, confort, régularité.
Une ville plus sûre, un service public renforcé et des vies sauvées : voilà le pari du transport collectif.






















