Home / Opinions / Opinion : Il f𝗮𝘂𝘁 𝗲𝘅𝗰𝗹𝘂𝗿𝗲 𝗰𝗲𝗿𝘁𝗮𝗶𝗻𝘀 𝗰𝗵𝗮𝗽𝗶𝘁𝗿𝗲𝘀 𝗱𝘂 𝗽𝗿𝗼𝗴𝗿𝗮𝗺𝗺𝗲 é𝗱𝘂𝗰𝗮𝘁𝗶𝗳 𝗯𝘂𝗿𝗸𝗶𝗻𝗮𝗯è – Jean Sylvanus Ouali 

Opinion : Il f𝗮𝘂𝘁 𝗲𝘅𝗰𝗹𝘂𝗿𝗲 𝗰𝗲𝗿𝘁𝗮𝗶𝗻𝘀 𝗰𝗵𝗮𝗽𝗶𝘁𝗿𝗲𝘀 𝗱𝘂 𝗽𝗿𝗼𝗴𝗿𝗮𝗺𝗺𝗲 é𝗱𝘂𝗰𝗮𝘁𝗶𝗳 𝗯𝘂𝗿𝗸𝗶𝗻𝗮𝗯è – Jean Sylvanus Ouali 

Le programme de Sciences de la Vie et de la Terre (SVT) au CM2 prévoit un module intitulé “𝗽𝘂é𝗿𝗶𝗰𝘂𝗹𝘁𝘂𝗿𝗲” qui signifie “𝗹’𝗮𝗿𝘁 𝗱’é𝗹𝗲𝘃𝗲𝗿 𝗹𝗲𝘀 𝗷𝗲𝘂𝗻𝗲𝘀 𝗲𝗻𝗳𝗮𝗻𝘁𝘀”.

En soi, l’intention semble noble : préparer l’enfant à comprendre le cycle de la vie. Mais à y regarder de près, l’on se rend compte du paradoxe qu’il renferme.

𝗘𝘀𝘁-𝗰𝗲 𝗾𝘂’𝘂𝗻 𝗲𝗻𝗳𝗮𝗻𝘁 𝗱𝗼𝗻𝘁 𝗹’â𝗴𝗲 𝗲𝘀𝘁 𝗲𝗻𝘁𝗿𝗲 𝟭𝟬-𝟭𝟮 𝗮𝗻𝘀 𝗱𝗼𝗶𝘁 𝗮𝗽𝗽𝗿𝗲𝗻𝗱𝗿𝗲 𝗹’𝗮𝗿𝘁 𝗱’é𝗹𝗲𝘃𝗲𝗿 𝘂𝗻 𝗲𝗻𝗳𝗮𝗻𝘁?

Voulez-vous lui apprendre à être une domestique, une nounou?

Voulez-vous lui apprendre à être mère très tôt ?

Le chapitre de la puériculture enseigne à nos petits garçons et fillettes encore préadolescents :

– les signes d’une grossesse,

– les consultations prénatales,

– les précautions pour bien garder sa grossesse,

– l’alimentation du bébé,

– le calendrier vaccinal,

– les maladies infantiles,

– la composition de la layette du nouveau-né,

– et bien d’autres notions qui relèvent davantage de la parentalité que de l’enfance.

Et un an après, à l’entrée au collège, on s’étonne de voir certaines jeunes filles tomber enceintes précocement ! Mais comment s’étonner que l’enfant, à qui l’on a expliqué comment élever un bébé, veuille un jour en fabriquer un ? Tel un logiciel, on a motivé l’esprit de la fillette et du garçonnet à accepter la parentalité.

Le véritable problème n’est pas l’éducation à la vie, mais le décalage entre l’âge et le contenu, entre la maturité affective et les savoirs transmis. À force de vouloir tout enseigner, notre système éducatif finit par désorienter les esprits qu’il prétend éclairer.

Il est temps de repenser nos programmes, de les adapter à la réalité psychologique et sociale de nos enfants. A cet âge, il serait bien d’apprendre aux jeunes filles la gestion saine de leurs cycles menstruels et préparer les garçonnets à affronter la période d’adolescence.

Vive une réforme curriculaire courageuse, capable d’épurer les contenus indésirables pour donner de la place aux projets, à la conquête et à la domination du monde. Car, continuer à inculquer des contenus de tâcherons, des histoires dominatrices des autres et nous préparerons un peuple soumis qui courbe l’échine devant les autres peuples.

Jean Sylvanus Ouali 

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