Lors d’une série de réunions clés, les États membres de l’Alliance des États du Sahel (AES) – Burkina Faso, Mali, et Niger – ont affirmé leur intention de se retirer de la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Cette décision a été officiellement discutée lors de la réunion ministérielle tenue à Niamey le 9 décembre 2024, marquant un tournant historique dans les relations entre ces pays et l’organisation ouest-africaine.
Un départ motivé par des tensions persistantes
Les divergences ont pris de l’ampleur après plusieurs rencontres infructueuses. En août 2024, une réunion extraordinaire de la CEDEAO avait été convoquée pour discuter des sanctions imposées au Niger, au Mali et au Burkina Faso, sans parvenir à une réconciliation. Ces sanctions, perçues par les trois États comme des ingérences, ont poussé les membres de l’AES à réévaluer leur appartenance à l’organisation régionale.
Le 1er novembre 2024, une première réunion des ministres des Affaires étrangères de l’AES avait été organisée à Bamako pour poser les bases d’une stratégie commune, suivie par celle de Niamey en décembre, où la décision de quitter la CEDEAO a été confirmée.
Une alliance renforcée au sein de l’AES
Les dirigeants de l’AES, notamment Ibrahim Traoré (Burkina Faso), Assimi Goïta (Mali) et Abdourahamane Tiani (Niger), ont intensifié leur collaboration pour faire face aux défis communs :
Lutte contre le terrorisme : La coordination des forces armées a été débattue lors d’une réunion des chefs d’état-major tenue à Ouagadougou le 20 novembre 2024.
Libre circulation et économie : Une table ronde sur les infrastructures et la mobilité économique a eu lieu le 28 novembre 2024, visant à faciliter les échanges commerciaux entre les membres.
Quel avenir pour la CEDEAO et la région ?
La confirmation officielle du retrait est attendue début 2025, lors d’une session conjointe de l’AES à Bamako. Si ce départ se concrétise, il pourrait fragiliser la CEDEAO, tout en redéfinissant les alliances stratégiques dans une région en crise.
Les populations locales, elles, restent attentives aux impacts de ces décisions sur la sécurité et la stabilité économique. La communauté internationale observe également avec intérêt ces développements, alors que la région du Sahel s’affirme comme un acteur clé dans les dynamiques géopolitiques africaines.
Une affaire à suivre…
Les dates à venir incluront une session d’évaluation de l’AES prévue en février 2025. Ce sommet abordera notamment les projets de développement régional et les partenariats stratégiques internationaux.