Kongoussi, 6 février 2025 – Le tribunal de grande instance de Kongoussi a examiné mercredi le dossier d’une guérisseuse de 23 ans, connue sous le nom de « Hadja de Boalin », poursuivie pour avoir accusé des femmes âgées de sorcellerie, provoquant leur expulsion du village. Le Procureur du Faso, Mamoudou Moïse Forogo, a requis 24 mois de prison, dont 12 ferme, et une amende de 500 000 francs CFA contre l’accusée.
🔍 Des accusations ayant conduit à des expulsions
Les faits remontent à janvier 2025, lorsqu’une dame de plus de 60 ans a porté plainte après avoir été désignée comme sorcière par la guérisseuse. D’autres plaintes similaires ont suivi, menant à l’interpellation de F.N (Hadja de Boalin) et de deux complices E.O et G.O.
Selon l’enquête, la prévenue aurait utilisé son influence pour désigner des « sorcières », incitant la population à expulser des femmes âgées du village. Elle aurait affirmé que la présence de l’une d’elles menacerait la vie d’un enfant malade, déclenchant une réaction violente de la communauté.
🎙️ Témoignages accablants et réquisitions sévères
Au tribunal, la guérisseuse a nié avoir directement accusé la victime, rejetant la responsabilité sur les enfants du village. Toutefois, le Procureur a présenté des audios viraux dans lesquels elle décrivait les prétendues pratiques de sorcellerie.
L’une des victimes a témoigné avec émotion :
🗣️ « On est venu me chasser de chez moi sous prétexte que j’étais une sorcière. J’ai dû fuir sans pouvoir récupérer mes affaires. Ma maison a été vidée et mes biens jetés dehors. Depuis, je vis chez mes parents. »
Face à ces faits, le Procureur a requis :
✔ 24 mois de prison, dont 12 mois ferme, et 500 000 FCFA d’amende pour la guérisseuse.
✔ 24 mois de prison, dont 1 mois ferme, pour G.O.
✔ 12 mois de prison avec sursis pour E.O.
✔ Le retrait de l’autorisation de prière délivrée par la mairie à la guérisseuse.
✔ Une réparation de 711 000 FCFA pour les victimes.
Le verdict sera rendu le 19 février 2025.
⚠️ Appel contre la prolifération des “Hadja” autoproclamées
Depuis décembre 2024, plusieurs voix s’élèvent à Kongoussi pour alerter sur l’expansion des guérisseuses autoproclamées qui se livrent à ce type d’accusations. Les autorités sont appelées à encadrer ces pratiques pour éviter d’autres dérives.
📢 Accuser de sorcellerie est un crime puni par la loi !